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La Terre et le Temps
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Chez mes parents, nous buvions une Fine Champagne Alfred Morton, de temps à autre, issue des quelques magnums conservés tels une relique familiale, que l’on ne sortait qu’à l’occasion de grands évènements. Je me demandais pourquoi elle s’appelait ainsi.

 

Un jour de juin 1991, mon père rapporta des échantillons de Cognac Fins Bois. Ce fut une révélation : une pureté, une gourmandise, une identité propre. La bouteille ne survécut pas à l’après-midi : la révélation que le cognac pouvait être une boisson conviviale et joyeuse, que l’on ait vingt ans ou cinquante.

 

Il me fallut vingt autres années pour mûrir le projet de retrouver la marque Alfred Morton, délaissée au cours des années 80, puis quelques années supplémentaires pour trouver les eaux-de-vie dont la qualité me permettrait de retrouver l’enthousiasme de ma jeunesse : des eaux-de-vie équilibrées qui expriment leur terroir propre, leur pays d’origine.

 

Le cognac est parfois considéré comme un produit ancien, posé au coin de la cheminée, accompagné d’un cigare. Cette image d’un style de vie paisible, d’un moment de partage, du temps pris pour apprécier les moments de l’existence, c’est la mienne, et j’y ajouterai l’éloignement des fracas d’une actualité qu’on aura oubliée le lendemain. Le cognac incarne avec force le temps long, la transmission et la continuité.

 

Une belle Grande Champagne, penchant sur le fruit, vive et longue en bouche, qui s’allie avec un beau Havane brun foncé, bien humidifié, une belle complexité donnée par l’assemblage d’eaux-de-vie d’âges différents mais toutes typiques de ce terroir merveilleux. C’est ma première cuvée, la plus proche des assemblages historiques de la Maison Morton conservés par la famille.

 

Elle peut déjà être dégustée dans des établissements parisiens prestigieux qui l’ont adoptée. Il est aussi possible de s’en procurer chez certains cavistes ou ici-même.

 

Une Petite Champagne enivrante, droite, pure, terrienne, une élégance et une finesse incomparables, cette découverte permet d’étendre la gamme d’un complément parfait, plus adapté à une journée ensoleillée, un cigare léger, un après-midi printanier. C’est la deuxième étape de ce parcours des terroirs charentais, dont la mise en bouteille est intervenue en 2022 pour la première fois.

 

De nouveaux terroirs sont encore à révéler, au fur et à mesure des parcours du vignoble et des caves charentaises. Au cours de ces pérégrinations, une autre eau-de-vie de ma jeunesse a fait irruption dans cette famille : un gin à nul autre pareil, créé en 1924 et recréé en 2021 pour la première fois. Ce gin, produit au cœur des Charentes et élevé dans des fûts de cognac, est la victime de son succès ! Il faut donc, pour acquérir quelques bouteilles, s’armer de patience, mais la récompense est au fond du verre.

 

C’est cet univers que je vous invite à partager, à la rencontre de la terre et du temps.

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